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Introduction
Magaly Siméon : Aujourd’hui, je reçois Charlène Razafintsalama. Salut Charlène!
Charlène Razafintsalama : Salut Magaly, merci de m’accueillir. Merci d’être là avec nous.
Magaly Siméon : Est-ce que tu voudrais te présenter pour nos auditeurs et auditrices?
Charlène Razafintsalama : Oui, donc moi, je m’appelle Charlène, j’ai 36 ans, je suis responsable RH. J’ai pratiquement 15 ans d’expérience dans le secteur des ressources humaines. Quand on voit mon parcours, on peut effectivement se dire tout de suite que j’ai voulu être RH, pas seulement très classiquement, mais je me suis orientée vers ce métier parce que je n’étais pas très à l’aise avec les chiffres et les matières scientifiques. Donc je me suis orientée vers une filière généraliste économique et sociale, puis j’ai suivi une formation en gestion des entreprises et administration, option RH. C’est là que j’ai découvert ce métier et j’ai été convaincue. J’ai poursuivi mes études en licence puis en master en alternance en RH. Ce qui m’a plu dans ce métier, c’est l’interaction humaine, le fait de gérer les talents, la résolution des problèmes, et contribuer à un environnement de travail dynamique et positif, ainsi que de participer à influencer une culture d’entreprise et favoriser le développement professionnel.
Le rôle du DRH et les défis liés à l’équilibre
Magaly Siméon : Merci Charlène. Tu sais, j’ai un peu l’impression aujourd’hui que le DRH est noyé dans le règlementaire, les évolutions du droit social, les nouvelles contraintes autour du recrutement, et ça laisse peu de temps pour penser à la relation humaine dans l’entreprise. Comment vois-tu cette évolution?
Charlène Razafintsalama : Effectivement, Magali, il y a parfois cette double casquette où on veut favoriser le bien-être au travail, permettre aux collaborateurs d’être épanouis, mais en même temps, il y a la performance de l’entreprise. Il faut trouver l’équilibre et prioriser. Dès lors qu’on le sait, dès lors qu’on l’anticipe, ça devient plus confortable. On pose le cadre et chacun sait à quoi s’en tenir.
Les nouvelles attentes des salariés en matière de flexibilité au travail
Magaly Siméon : Qu’en est-il des nouvelles attentes des salariés? Est-ce que tu vois une évolution suite à la crise sanitaire et au développement du télétravail?
Charlène Razafintsalama : Oui, Magali, une des tendances majeures que j’ai observées ces dernières années, c’est la flexibilité au travail. La crise sanitaire a accéléré la mise en œuvre du télétravail et de cette flexibilité. On est dans une société où on manque de temps, où les hommes et les femmes sont parents ou aidants, donc il y a une demande croissante de flexibilité. Dans l’entreprise où je travaille, nous avons mis en place un accord télétravail et j’aimerais bien qu’un jour on parle des quatre jours de travail, comme l’a mentionné Laurent de la Clergerie.
Magaly Siméon : Et comment gérez-vous la différence entre les postes qui peuvent être en télétravail et ceux qui doivent être physiquement présents, comme dans un magasin ou un entrepôt?
Charlène Razafintsalama : C’est une question délicate, Magaly. Nous avons expliqué avec pédagogie que les métiers sont différents et que certains nécessitent une présence physique. Mais nous avons aussi mis en place des solutions pour les personnes en télétravail, comme des outils de gestion du temps et de la charge de travail. Il s’agit aussi de créer une relation de confiance entre les managers et les collaborateurs.
Les initiatives mises en place par les entreprises
Magaly Siméon : Tu as parlé tout à l’heure de la santé mentale des salariés. Comment abordez-vous ce sujet dans votre entreprise?
Charlène Razafintsalama : Nous avons mis en place plusieurs dispositifs pour prendre en compte la santé mentale des salariés. Nous avons des professionnels de santé disponibles, des tests pour évaluer la santé mentale, des vidéos, des podcasts et des rendez-vous avec des professionnels. Il est important de sensibiliser sur ce sujet et de créer un environnement où les salariés se sentent libres d’exprimer leurs émotions et leurs difficultés.
Magaly Siméon : As-tu constaté une augmentation des burn-out dans votre entreprise?
Charlène Razafintsalama : C’est toujours délicat de parler des burn-out, Magaly. Mais en tant que RH, j’ai constaté parfois des situations de surcharge de travail ou de management peu bienveillant, qui peuvent conduire à des situations de burn-out. Il est important de sensibiliser les managers sur ces sujets et de mettre en place des actions pour prévenir ces risques.
Les évolutions prévues pour la fonction RH d’ici 2024
Magaly Siméon : Quelles sont les évolutions que tu prévois pour la fonction RH d’ici 2024?
Charlène Razafintsalama : Je pense que les sujets de flexibilité au travail, de gestion à distance et de diversité et d’inclusion seront toujours importants pour la RH. Il y aura aussi une évolution vers une utilisation plus poussée de la technologie, notamment l’intelligence artificielle, pour analyser les données et prendre des décisions. Le rôle du RH sera de plus en plus celui d’un business partner et d’un coach, pour accompagner les organisations, les managers et les collaborateurs.
Magaly Siméon : Merci Charlène pour cette discussion enrichissante.
Charlène Razafintsalama : Merci Magaly, c’était un plaisir d’échanger avec toi.
