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Introduction
Magaly Siméon : Bonjour Élodie.
Elodie Notheaux : Bonjour Magaly.
Bienvenue dans le podcast.
Elodie Notheaux : Élodie, est-ce que vous voudriez bien vous présenter pour nos auditrices et nos auditeurs ? Oui, bien sûr, avec plaisir. Donc, je me nomme Elodie Notheaux. J’occupe aujourd’hui le poste de responsable des relations sociales et juridiques au sein d’une structure d’environ 300 personnes. Mon poste consiste principalement en la gestion des relations sociales, qui se divisent en deux grands pans. D’un côté, les relations collectives avec la gestion des institutions représentatives du personnel et les négociations sociales, bien évidemment, et de l’autre, les relations individuelles, qui vont du simple conseil en gestion du personnel jusqu’à la gestion des conflits disciplinaires, pouvant passer par des phases de médiation en cas de conflit interpersonnel, par exemple.
Définition et importance du dialogue social
Magaly Siméon : D’accord, est-ce que vous pourriez me définir ce qu’on appelle le dialogue social dans l’entreprise ?
Elodie Notheaux : Pour moi, le dialogue social est un outil qui existe dans l’entreprise pour améliorer les conditions de travail des collaborateurs, mais également pour contribuer à la performance de l’entreprise. Pour moi, l’un n’allant pas sans l’autre. On peut difficilement espérer avoir une structure pérenne économiquement sans un climat social serein et des conditions de travail optimales pour nos salariés.
Magaly Siméon : Et quand on parle de dialogue social, la notion de dialogue implique des parties prenantes. Quelles sont les parties prenantes d’un dialogue social de qualité ?
Elodie Notheaux : Pour moi, nous avons l’incontournable institution représentative du personnel. Dans la structure où j’évolue, nous avons le CSE (Comité Social et Économique) et la CSSCT (Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail) qui gère notamment la santé mentale des salariés. Nous avons également des représentants de proximité qui permettent de conserver un dialogue social local au sein de nos sites et de relayer la parole de manière plus rapide dans une structure régionale.
Facteurs clés de succès d’un dialogue social
Magaly Siméon : Quels sont les facteurs clés de succès d’un dialogue social de qualité ? Comment se construit-il et à quoi faut-il faire attention ?
Elodie Notheaux : À mon sens, il y a deux aspects fondamentaux : l’écoute et l’échange. On peut ne pas être d’accord et défendre des points de vue opposés, mais il faut s’écouter car les arguments sont souvent valables et échanger pour avancer vers un consensus. Cela permet de satisfaire les attentes de chacun tout en pérennisant la structure.
Impact du dialogue social sur le stress des salariés
Magaly Siméon : Comment un dialogue social de qualité peut-il contribuer à réduire le stress dans l’entreprise ?
Elodie Notheaux : Lorsque les salariés savent qu’ils peuvent solliciter leurs représentants du personnel ou la direction et qu’ils auront une réponse, cela réduit leur niveau de stress. Un dialogue social nourri et constructif apporte des réponses aux attentes des salariés et met en œuvre des dispositifs pour les accompagner dans leur quotidien, réduisant ainsi leur stress de manière significative.
Magaly Siméon : Pouvez-vous donner un exemple de dispositif mis en place suite à une sollicitation des salariés et qui a contribué à réduire le stress ?
Elodie Notheaux : Je pilote un COPIL QVT (Comité de Pilotage Qualité de Vie au Travail) composé uniquement de salariés représentant différents sites et métiers. Il se fonde sur les remontées des salariés pour identifier des axes d’amélioration des conditions de travail. Ce COPIL est une illustration de la volonté d’améliorer le quotidien des salariés.
Magaly Siméon : Est-ce que vous constatez une augmentation du stress ou une augmentation de l’expression du stress chez les salariés ?
Elodie Notheaux : Il y a probablement un peu des deux. Aujourd’hui, on met plus facilement des mots sur ces situations parce qu’on s’y penche davantage. Il y a aussi une démocratisation de la notion de stress, ce qui fait qu’on en parle plus. La société est plus stressante, ce qui se retranscrit dans le travail quotidien.
Magaly Siméon : Est-ce que les salariés sont plus à l’aise pour parler de santé mentale aujourd’hui ?
Elodie Notheaux : Oui, je pense qu’on exprime plus facilement le stress et les surcharges. Les formations de sensibilisation à la prévention des risques en santé mentale vulgarisent le terme et l’introduisent dans notre jargon quotidien.
Comment instaurer un dialogue de qualité ?
Magaly Siméon : Est-ce que travailler sur la qualité du dialogue social peut réduire les dissensions entre services ?
Elodie Notheaux : Oui, parfois les tensions entre services sont dues à un défaut d’organisation. En agissant sur ces problèmes via le dialogue social, on peut réduire ces tensions.
Magaly Siméon : Qui est légitime pour agir en cas de conflits entre services ?
Elodie Notheaux : Les médiations sont souvent sur des conflits interpersonnels plutôt qu’entre services. Mais cela pourrait tout à fait s’appliquer à des responsables de services en conflit, pour trouver des solutions satisfaisantes.
Magaly Siméon : Quels sont les challenges pour installer un dialogue social de qualité dans l’entreprise ?
Elodie Notheaux : Ce n’est pas un long fleuve tranquille. La confiance est essentielle. En tenant ses engagements et en étant transparent, on gagne cette confiance, ce qui aide énormément lors des périodes de tension.
Magaly Siméon : Le dialogue social de qualité dépend également des valeurs de l’entreprise ?
Elodie Notheaux : Oui, absolument. Le dialogue social doit s’inscrire dans les valeurs et la stratégie de l’entreprise, avec une cohérence entre les actions des dirigeants et des services.
Magaly Siméon : Avez-vous observé des changements significatifs dans le niveau de stress des salariés grâce à un dialogue social amélioré ?
Elodie Notheaux : Je n’ai pas encore assez de recul pour constater des changements significatifs. Mais les retours des salariés indiquent qu’ils se sentent écoutés et que des organes comme le COPIL QVT permettent une expression libre, ce qui est un bon signe.
Magaly Siméon : Merci beaucoup, Élodié. Ce sera le mot de la fin, le mot des salariés. Merci pour votre partage.
Elodie Notheaux : Merci à vous.
Magaly Siméon : Merci beaucoup d’avoir été avec nous aujourd’hui.
