Comment lutter contre les TMS en entreprise ? 8 bonnes pratiques
Si vous avez déjà entendu parler de lombalgies, syndrome du canal carpien ou de tendinite, alors vous êtes familier avec les troubles musculo-squelettiques, également connus sous l’acronyme TMS.
Les Troubles Musculo-Squelettiques, aussi appelé TMS, touchent les structures autour des articulations et sont le plus souvent situés au niveau des membres supérieurs ou du dos. Les TMS touchent les muscles, les tendons, les nerfs… Le facteur professionnel est la première cause concernant l’apparition des TMS chez un individu.
Les TMS sont un problème majeur de santé et de sécurité au travail en France et sont considérés comme l’une des principales maladies professionnelles, ayant un impact significatif sur la santé des travailleurs et les coûts économiques pour les entreprises et la société. Les facteurs psychosociaux, tels que le stress, la charge de travail excessive, le manque de soutien social, et les exigences émotionnelles, peuvent contribuer au développement des TMS chez les travailleurs.
D’après l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), cette pathologie concerne 13 millions de Français, soit 30% de la population active, et représente un coût annuel de 20 milliards d’euros.
Quelle est l’ampleur réelle de ce fléau ? Comment lutter contre ces troubles ? Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en place dans les entreprises pour éviter un mal-être au travail qui risque d’empirer lorsque des mesures ne sont pas prises rapidement et que l’on fait face à des cas de plus en plus nombreux ?
Les différents types de TMS
Les TMS sont caractérisés par une accumulation de lésions articulaires et musculaires qui s’étendent à l’ensemble de l’organisme. Cette accumulation se traduit par des douleurs et des restrictions d’aptitude au quotidien. Les TMS ne se limitent donc pas à une seule articulation, mais peuvent être répartis sur différentes zones du corps.
L’arthrose est la forme la plus fréquente de TMS. Elle touche toutes les articulations : les épaules, le bassin,les hanches, les genoux, les mains. Les articulations du cou et du dos sont également touchées.
Le syndrome du canal carpien touche la main et l’épaule. Il se manifeste par une douleur intense dans les doigts de la main, une douleur irradiante vers l’épaule, une limitation des mouvements de la main et parfois, la sensation d’écrasement des doigts.
Le syndrome du tendon d’Achille est caractérisé par une douleur avant-pied avec une raideur matinale, une sensation d’écrasement dans le tendon.
Le syndrome scapulo-huméral est caractérisé par des douleurs au niveau de l’épaule et du cou.
Les TMS touchent généralement des zones spécifiques du corps, mais ils peuvent également se propager et affecter d’autres parties.
Les causes des TMS
En France, la majorité des personnes touchées par les TMS (60%) ont tendance à être âgées de 30 à 50 ans.
Les femmes sont d’autant plus concernées que les hommes. La grande majorité des cas de TMS (85%) touchent les fonctions de la main, de l’épaule et du cou.
Ces constats peuvent être en partie liés aux postes occupés et aux conditions de travail.
En effet, dans les postes peu qualifiés tels que les postes d’ouvriers du bâtiment et du travail manuel, le risque de tomber malade est deux fois plus élevé pour les hommes que pour les femmes, tandis que le risque est nettement supérieur chez les ouvriers qualifiés (contre un sur 16 pour les ouvriers non qualifiés).
Mais la cause principale est le manque de temps de repos entre le travail et la vie privée. Le stress qui résulte du mélange des différents temps (travail, loisirs, etc.) et des responsabilités (famille, enfants) est à l’origine de nombreux troubles du dos, des épaules et des mains.
L’accident du travail est la principale cause de TMS. Les TMS provoquent souvent d’autres problèmes comme les douleurs chroniques au dos, les douleurs au cou, les migraines, les douleurs aux mains, aux doigts et aux poignets.
Comment faire pour prévenir les TMS ?
Les conséquences des TMS peuvent être graves et toucher à la fois la santé physique et mentale des travailleurs. Les douleurs chroniques, les limitations fonctionnelles, l’incapacité à réaliser certaines tâches professionnelles, et les arrêts de travail sont autant d’effets néfastes qui peuvent découler des TMS.
Démarches de Prévention des Risques Professionnels
Il est crucial de mettre en place des mesures de prévention efficaces pour réduire les risques de TMS au sein des entreprises. Voici une liste de 10 conseils à partager à votre équipe, pour vous aider collectivement à prévenir l’apparition de TMS.
Prendre conscience que l’on peut avoir un TMS
Vous ressentez peut-être déjà une gêne ou une douleur dans votre corps ? Au quotidien ou en réalisant un mouvement particulier ? Alors, vous avez un risque d’être atteint par un trouble musculo-squelettique. La douleur est un signal utilisé par votre corps pour vous alerter, il ne faut donc pas l’ignorer.
Mettre en place un suivi médical
Pour faire suite à notre premier conseil, tourné vers un professionnel de santé (médecin traitant, kinésithérapeute ou médecin du travail), pour détecter si votre douleur résulte d’un TMS ou non. Le cas échéant, votre praticien pourra suivre l’évolution du trouble musculosquelettique et vous apporter des solutions adéquates.
Réduire voir supprimer les facteurs favorisants
En réduisant ou stoppant les gestes provocants les douleurs (port de charge, gestes répétitifs, postures contraignantes,..), vous limiterez les risques et réduirez les symptômes des troubles musculo-squelettiques.
Laisser le corps se reposer
Lorsque le corps est exposé à des facteurs de risque de TMS, il commence à se fatiguer. Lorsque cette fatigue dépasse sa capacité de récupération, un déséquilibre musculo-squelettique se développe. Avec le temps et la persistance de cette situation, un trouble musculo-squelettique se crée. Il est donc primordial de laisser votre corps recharger ses batteries pour conserver une bonne santé physique.
Penser l’ergonomie des postes de travail et de l’environnement au global
Contrairement à une idée courante, il n’existe pas de position idéale pour travailler. L’important est de ne pas vous sentir inconfortable et de changer régulièrement de position. Pour cela, vous pouvez vous aider de mobilier ergonomique, comme les bureaux assis/débout ou une swiss ball.
Réduire sa sédentarité
Il est important de continuer à bouger, malgré un travail sédentaire ou en télétravail. Vous pouvez inclure des petits moments d’activité physique tout au long de votre journée de travail : monter les escaliers à pied, marcher le midi, passer vos appels en marchant, faire vos réunions debout,…)
Faire remonter vos besoins et douleurs
Avoir une bonne santé physique est important dans votre qualité de vie au travail et vous aide à être performant. N’hésitez pas à faire part de vos douleurs à votre direction ou aux délégués du personnel.
Vous n’êtes sûrement pas la seule personne à ressentir des gênes, cela peut-être l’occasion pour votre entreprise de mettre en place des outils de prévention qui profiteront à tous les collaborateurs.
Réaliser des exercices préventifs
Nous vous partageons une vidéo d’exercices, facilement réalisable au bureau ou en télétravail, faite par un kinésithérapeute membre d’Axomove, une solution e-santé pour la prévention des troubles musculo-squelettiques en entreprise.
Découvrez la solution d’Axomove pour réduire les douleurs du quotidien
Former les équipes sur les Gestes et Postures
Dans la lutte contre les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), la gestion des gestes et postures occupe une place prépondérante. Les TMS sont souvent causés par des mouvements répétitifs, des positions inconfortables, et des efforts excessifs lors de la manutention de charges. C’est pourquoi la mise en place de bonnes pratiques ergonomiques au sein des postes de travail est essentielle pour prévenir l’apparition de ces problèmes de santé.
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